Territoire clé, et carrefour des civilisations à mi-chemin entre l’Asie, l’Orient et l'Europe, l'Asie Centrale est caractérisée par un véritable multiculturalisme profondément ancré dans son histoire. Quels sont les tenants de l'identité ouzbèke dans ce mélange de peuples et de cultures?
Territoire clé, et carrefour des civilisations à mi-chemin entre l’Asie, l’Orient et l'Europe, l'Asie Centrale est caractérisée par un véritable multiculturalisme profondément ancré dans son histoire. Au fil des siècles, la région a alterné les influences perses, indiennes, chinoises, arabes, turques, mongoles et encore slaves; et aujourd’hui encore, le mélange des cultures s’exacerbe avec l’ouverture de la région à la mondialisation.
Les conséquences de cette multiplicité des cultures s’illustrent particulièrement en Ouzbékistan. En 1862 un agent britannique, Armin Vambery, décrivit Boukhara comme une "ville cosmopolite où se rencontrent les représentants de toutes les communautés des peuples et des religions de la région". Si selon lui, la cohabitation des peuples y était exemplaire la réalité était tout autre en pratique. Au sein de l’émirat, la langue officielle était le persan, alors que politiquement les relations avec la Perse étaient d’une vive hostilité. En effet, si les lois boukhariotes interdisaient l’agression physique des juifs, elles acceptaient le meurtre des perses ou leur vente comme esclave . Cette haine se justifiait par la religion: les perses, d’Islam chiite, étaient jugés infidèles ce qui servait la lutte identitaire entre la Perse et les Etats d’Asie centrale.